Publié dans Politique

Vie de la Nation - Madagascar, cobaye des politiciens

Publié le dimanche, 02 novembre 2025

Depuis 1960, Madagascar change de Constitution comme on change de vêtements. Elle devrait, sauf revirement, adopter, dans quelques mois, sa cinquième loi fondamentale en un peu plus de soixante-cinq ans. Clairement, le pays réécrit ses règles du jeu presque tous les 15 ans maximum. Pendant ce temps, la France, à qui on aime souvent se comparer, n’a eu qu’une seule République depuis 1958 : la Cinquième. Soixante-sept ans de continuité contre nos redémarrages à répétition. Le contraste fait sourire… jaune.

Dans la Grande île, chaque crise politique finit par la même chanson : “il faut refonder la République”. Mais à force de tout vouloir recommencer, on n’avance jamais. Quand un régime tombe, une nouvelle Constitution est écrite, un “nouveau départ” est promis, et de zéro on repart. Puis dix ans plus tard, rebelote. Résultat, rien ne dure et rien ne se construit.

C’est toujours le même scénario. Dans les années 1970, on a malgachisé et nationalisé. Dans les années 1990, on a privatisé. Ensuite, on a connu les transitions de 2002, 2009,… Et à chaque fois, les mêmes formules reviennent, dialogues nationaux, forums, zaikabe, concertations, débouchant sur de beaux discours, mais peu d’effets.

Ce manque de stabilité coûte cher. Quand le cadre change tout le temps, les investisseurs hésitent, les institutions perdent leur crédibilité, et les citoyens finissent par ne plus croire en rien. Comment un pays peut-il se développer si chaque nouveau dirigeant détruit ce que le précédent a commencé ? Même des logos de ministères pour lesquels le rebranding avait nécessité des fonds publics ont été changés en un claquement de doigts, pour ne citer que cet exemple.

Le vrai problème, ce n’est pas la Constitution. C’est l’absence de respect pour cette loi dite fondamentale. Chaque dirigeant veut la sienne, chaque pouvoir veut remodeler les institutions à son goût. Pourtant, une vraie démocratie, c’est celle où les règles restent les mêmes, peu importe qui est au pouvoir.

Pour beaucoup, Madagascar n’a pas besoin d’un nouveau texte. Il a besoin de continuité, de dirigeants capables de consolider ce qui existe au lieu de tout casser à chaque fois. Car à force de tout recommencer, on tourne en rond. Et tant que les politiciens traiteront le pays comme un terrain d’expérimentation, le peuple, lui, restera le cobaye de leurs ambitions.

La Rédaction

Fil infos

  • Groupe Sodiat - Des comptes réduits à zéro
  • Déplacement du PRRM à Dubaï - Une visite « stratégique », selon le Gouvernement
  • Statistique agricole - Lancement du 3e recensement général de l’agriculture
  • Gel de certains comptes - Manifestation des employés du groupe Sodiat à Mandrosoa Ivato
  • Concertation nationale - Un début cacophonique
  • La Gen Z et les OSC - Pour une charte de la Transition
  • BIANCO Fianarantsoa - Détournement de plus de 8 millions Ariary à l’IFIRP
  • Conjoncture - Départ surprise du président de la CENI
  • Actu-brèves
  • Assemblée nationale - Trois nouveaux groupes parlementaires en gestation

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Incertain !
    Un lendemain incertain. Les couacs et le cafouillage ayant terni la séance inaugurale de la Concertation nationale ce mercredi 10 décembre laissent planer le doute sur la réussite, en final, de la Concertation nationale. Le premier pas compte beaucoup sur l’avenir d’une quelconque entreprise et d’une importance cruciale. Un premier pas réussi présage un dernier pas de gagner, un avenir de bon augure. Listing des invités mal conçus ! Des cartes des invités truffées de fautes d’orthographes etc. Des absences trop remarquées ! Une crédibilité des principaux organisateurs remise en cause!, etc. Bref, une cérémonie mal organisée. Plus d’un, observateurs ou simples citoyens profanes dans les analyses ou observations, paraissent constater le manque de sérieux de la préparation de cette Consultation nationale par le biais duquel la Nation toute entière espère en découdre vivement avec ce « cercle vicieux » qui résonne comme une malédiction. Forcément, le doute plane !…

A bout portant

AutoDiff